
Le voyageOCEAN-OUTRIGGER | L'ESPRIT OO | CULTURE
L'étanchéité des coques au bordage cousu était si mauvaise que des hommes devaient jour et nuit écoper le catamaran pour que son poids n'augmente jamais. Par calme plat, l'équipage s'installait dans les flotteurs afin de maintenir en pagayant la progression et le cap. La voilure en nattes de pandanus souffrant beaucoup, l'entretien de ces tressages et de leurs attaches était quotidien. Outre les plants d'arbres et les animaux reproducteurs que les voyageurs voulaient introduire sur leur nouvelle île, on amassait au départ des provisions d'aliments frais, desséchés ou stabilisés par diverses cuissons, telles des noix de coco fraîches ou sèches, des patates douces, du taro, des bananes, de la canne à sucre, des fruits d'arbre à pain en pâte, du pandanus et du poisson non pélagique séché. Tandis que des pêcheurs assuraient le stock de poisson frais, d'autres cuisinaient au moyen d'un foyer maintenu allumé dans un bac de sable. Certaines très grandes pirogues possédaient même de véritables fours où cuisaient plusieurs cochons. L'eau douce était conditionnée dans des calebasses et bien entendu, le coco étanchait aussi la soif. Quelque éloignée que soit leur provenance, les émigrants transportaient avec eux les plantes et les animaux dont ils avaient l'usage. Ces plantes, importantes pour leur alimentation, sont encore, pour la plupart, consommées aujourd'hui. |